photographies

JL BEAUJAULT

SILLAGES EXTÉRIEUR

Autoportraits
Prises de vues et tirages argentiques

photo noir et blanc mur de parpaings semblant traversé par le spectre d'un corps d'homme nu
photos noir et blanc d'un mur dans un espace semblant abandonné dans lequel on devine la trace d'une présence humaine en mouvement
photo noir et blanc d'un vieux mur de pierres sur lequel reposent des planches et au sol un pneu laissant deviner la présence spectrale d'un corps humain se mêlant aux planches
photo noir et blanc d'un corps d'homme nu disparraissant ou apparraissant d'une tapisserie à grosses fleurs déchirée les bras ayant disparus ou pas encore apparus
photo en noir et blanc d'une cheminée délabrée au dessus une tapisserie déchirée d'où un corps humain choit à moins qu'il ne s'y engouffre
photo en noir et blanc d'un espace délabré abandonné avec des cailloux en premier plan et du mur se détache une tapisserie qui prend la forme d'une barque dans laquelle est installé un corps spectral d'homme nu
photo en noir et blanc d'un espace abandonné en ruine deux fenêtres ouvertes et cassées au centre un homme sorte de pendu ou écorché les bras disparraissant dans un mouvement de chute ou d'ascension
photo en noir et blanc d'un mur en tôle et d'un sol en béton une présence humaine difforme se mouvant au centre de l'espace
photo noir et blanc d'une sorte de cave un tas de bois une barrique d'enormes toiles d'araignées au centre sous un rai de lumière un corps d'homme démesuré dédoublé se démène dans l'espace
photo triptyque noir et blanc d'une chapelle abandonnée la végétation l'envahissant par les grandes vitres détruites un homme nu spectral en mouvement dansant en son milieu
photo triptyque noir et blanc d'un mur et d'un coin d'une grande cheminée de cet espace abandonné danse ce qui semble être un corps humain sorte de forme vaporeuse
photo triptyque vertical noir et blanc d'un espace délabré abandonné avec des cailloux en premier plan et du mur se détache une tapisserie qui prend la forme d'une barque dans laquelle est installé un corps spectral d'homme nu qui semble se dématérialiser au fur et à mesure des trois photographies
photo diptyque noir et blanc d'une pièce abandonnée et détruite d'une maison bourgeoise tapisserie déchirée gravats au premier plan parmi lesquels un corps tourbillonnant spectral se débat
photo noir et blanc d'un vieux mur de pierres dans lequel est imprimé un buste d'homme à la tête de faune
photo diptyque noir et blanc d'une pièce abandonnée et détruite d'une maison bourgeoise tapisserie déchirée gravats au premier plan parmi lesquels des traces mi-humaines mi-animales spectrales se meuvent
photo d'un diptyque en noir et blanc d'une cave avec voute d'où une sorte de lutin farfadet apparrait brutalement de la première image pour se mettre à danser dans la seconde

Un espace s’offre au spectateur comme un lieu sans vie, déserté de toute  présence. L’œil, soudain, distingue une forme vaporeuse sortant de cette matière solide et  compacte. Une trainée verticale s’extirpant de l’emprise de la paroi, comme une brume épaisse s’évaporant d’une brèche. Peu à peu un corps apparait…
Commence alors une visite, la rencontre d’un lieu qu’on regarde s’agrandir peu à peu  mais qui demeure infini, énigmatique. D’autres pièces se présentent au fur et à mesure et cette  trace d’un corps translucide en mouvement persiste. Elle suit, surgit devant l’objectif comme  pour capter l’œil de l’intrus, du visiteur inconnu. Elle saute, bondit, fléchit, virevolte, s’étire et se tend. Elle cherche le regard et se meut sans cesse, devenant tour à tour spectre, cadavre, monstre ou icône. Cette silhouette persistante pourrait devenir inquiétante mais elle ne cherche pas l’effroi, elle s’offre en spectacle, distille des bribes d’histoire où disparition, réminiscence et persistance se côtoient.

Ce n’est pas la décomposition figée d’un mouvement que cherche à capter Jean-Luc Beaujault mais la trace d’un mouvement inscrit dans le temps. Car c’est bien de traces qu’il s’agit, une trace qui semble se matérialiser devant nous. Le passé, le présent et le futur se mêlent dans une forme mouvante, impalpable. Ce sillon granuleux et vaporeux pourrait émaner d’un corps qui n’existe déjà plus, prisonnier du passé. Et pourtant c’est bien de notre espace-temps qu’il provient puisque c’est le corps de l’artiste lui-même qui est exposé devant l’objectif. Ce corps se meut si vite qu’il laisse apparaitre derrière son passage un unique volume de fluide tourbillonnaire. Il se joue ainsi de nous et expose l’éphémère de l’instant, comme niant son existence. Jean-Luc Beaujault, avec Sillage, s’amuse du temps et questionne l’existence même du présent.

Malika Grondin-Gauthier

Un espace s’offre au spectateur comme un lieu sans vie, déserté de toute présence. L’œil, soudain, distingue une forme vaporeuse sortant de cette matière solide et compacte. Une trainée verticale s’extirpant de l’emprise de la paroi, comme une brume épaisse s’évaporant d’une brèche. Peu à peu un corps apparait…
Commence alors une visite, la rencontre d’un lieu qu’on regarde s’agrandir peu à peu mais qui demeure infini, énigmatique. D’autres pièces se présentent au fur et à mesure et cette trace d’un corps translucide en mouvement persiste. Elle suit, surgit devant l’objectif comme pour capter l’œil de l’intrus, du visiteur inconnu. Elle saute, bondit, fléchit, virevolte, s’étire et se tend. Elle cherche le regard et se meut sans cesse, devenant tour à tour spectre, cadavre, monstre ou icone. Cette silhouette persistante pourrait devenir inquiétante mais elle ne cherche pas l’effroi, elle s’offre en spectacle, distille des bribes d’histoire où disparition, réminiscence et persistance se côtoient.
Ce n’est pas la décomposition figée d’un mouvement que cherche à capter Jean-Luc Beaujault mais la trace d’un mouvement inscrit dans le temps. Car c’est bien de traces qu’il s’agit, une trace qui semble se matérialiser devant nous. Le passé, le présent et le futur se mêlent dans une forme mouvante, impalpable. Ce sillon granuleux et vaporeux pourrait émaner d’un corps qui n’existe déjà plus, prisonnier du passé. Et pourtant c’est bien de notre espace-temps qu’il provient puisque c’est le corps de l’artiste lui-même qui est exposé devant l’objectif. Ce corps se meut si vite qu’il laisse apparaitre derrière son passage un unique volume de fluide tourbillonnaire. Il se joue ainsi de nous et expose l’éphémère de l’instant, comme niant son existence. Jean-Luc Beaujault, avec Sillage, s’amuse du temps et questionne l’existence même du présent.

Malika Grondin-Gauthier

photo noir et blanc d'un mur de parpaings sol béton un homme devant les bras en croix saute matérialisant une sorte de crucifixion
photo quadriptyque noir et blanc d'un mur en parpaings sol béton devant chaque image un corps humain se matérialise en mouvement qui se déchirant sautant ou semblant sortir de lui même