Autoportraits Prises de vues et tirages argentiques
Un espace s’offre au spectateur comme un lieu sans vie, déserté de toute présence. L’œil, soudain, distingue une forme vaporeuse sortant de cette matière solide et compacte. Une trainée verticale s’extirpant de l’emprise de la paroi, comme une brume épaisse s’évaporant d’une brèche. Peu à peu un corps apparait… Commence alors une visite, la rencontre d’un lieu qu’on regarde s’agrandir peu à peu mais qui demeure infini, énigmatique. D’autres pièces se présentent au fur et à mesure et cette trace d’un corps translucide en mouvement persiste. Elle suit, surgit devant l’objectif comme pour capter l’œil de l’intrus, du visiteur inconnu. Elle saute, bondit, fléchit, virevolte, s’étire et se tend. Elle cherche le regard et se meut sans cesse, devenant tour à tour spectre, cadavre, monstre ou icône. Cette silhouette persistante pourrait devenir inquiétante mais elle ne cherche pas l’effroi, elle s’offre en spectacle, distille des bribes d’histoire où disparition, réminiscence et persistance se côtoient.
Ce n’est pas la décomposition figée d’un mouvement que cherche à capter Jean-Luc Beaujault mais la trace d’un mouvement inscrit dans le temps. Car c’est bien de traces qu’il s’agit, une trace qui semble se matérialiser devant nous. Le passé, le présent et le futur se mêlent dans une forme mouvante, impalpable. Ce sillon granuleux et vaporeux pourrait émaner d’un corps qui n’existe déjà plus, prisonnier du passé. Et pourtant c’est bien de notre espace-temps qu’il provient puisque c’est le corps de l’artiste lui-même qui est exposé devant
l’objectif. Ce corps se meut si vite qu’il laisse apparaitre derrière son passage un unique volume de fluide tourbillonnaire. Il se joue ainsi de nous et expose l’éphémère de l’instant, comme niant son existence. Jean-Luc Beaujault, avec Sillage, s’amuse du temps et questionne l’existence même du présent.
Malika Grondin-Gauthier
Un espace s’offre au spectateur comme un lieu sans vie, déserté de toute présence. L’œil, soudain, distingue une forme vaporeuse sortant de cette matière solide et compacte. Une trainée verticale s’extirpant de l’emprise de la paroi, comme une brume épaisse s’évaporant d’une brèche. Peu à peu un corps apparait… Commence alors une visite, la rencontre d’un lieu qu’on regarde s’agrandir peu à peu mais qui demeure infini, énigmatique. D’autres pièces se présentent au fur et à mesure et cette trace d’un corps translucide en mouvement persiste. Elle suit, surgit devant l’objectif comme pour capter l’œil de l’intrus, du visiteur inconnu. Elle saute, bondit, fléchit, virevolte, s’étire et se tend. Elle cherche le regard et se meut sans cesse, devenant tour à tour spectre, cadavre, monstre ou icone. Cette silhouette persistante pourrait devenir inquiétante mais elle ne cherche pas l’effroi, elle s’offre en spectacle, distille des bribes d’histoire où disparition, réminiscence et persistance se côtoient. Ce n’est pas la décomposition figée d’un mouvement que cherche à capter Jean-Luc Beaujault mais la trace d’un mouvement inscrit dans le temps. Car c’est bien de traces qu’il s’agit, une trace qui semble se matérialiser devant nous. Le passé, le présent et le futur se mêlent dans une forme mouvante, impalpable. Ce sillon granuleux et vaporeux pourrait émaner d’un corps qui n’existe déjà plus, prisonnier du passé. Et pourtant c’est bien de notre espace-temps qu’il provient puisque c’est le corps de l’artiste lui-même qui est exposé devant l’objectif. Ce corps se meut si vite qu’il laisse apparaitre derrière son passage un unique volume de fluide tourbillonnaire. Il se joue ainsi de nous et expose l’éphémère de l’instant, comme niant son existence. Jean-Luc Beaujault, avec Sillage, s’amuse du temps et questionne l’existence même du présent.